Tueurs tranquilles

Excellent article de Gaby Nasr dans L'orient-Le jour d'aujourd'hui:
Palabrer et mentir. Après le tabboulé et la kebbé, c’est sans doute ce que les Libanais adorent le plus. Les Palestiniens également, remarquez. Depuis 60 ans qu’ils ont pris racine chez nous, eux aussi ont appris à ergoter et à buller des mensonges gros comme un mouton gavé. Soixante ans de mimétisme, ça devient de la quasi-osmose. Il n’y a que les niaiseux qui pensent encore avec effroi au complot de l’implantation, alors que le greffon, lui, a bel et bien pris.
Sur les planches de ce théâtre tragique, le camp de Nahr el-Bared. Au départ, une histoire on ne peut plus gore : des timbrés du bulbe, en quête de paradis, sèment l’enfer parmi une trentaine de soldats. Mais attention ! Les tamponnés en question sont profondément religieux. S’il leur arrive de prendre des otages, de torturer, d’égorger, c’est uniquement en dehors des heures de prière. Ça ne boit jamais d’alcool, mais ça vous crève l’œil d’un mécréant en moins de temps qu’il n’en faut pour changer ses babouches. Ça lapide sa femme avec des parpaings en béton, mais ne la cogne pas moins que les trois autres qu’il a claquemurées ailleurs.
C’est donc avec ces hominidés, à peine bipèdes, que le Signoret essaye d’inventer la quadrature du croissant. Comment ? Ben voyons, en papotant avec des comparses palestiniens de l’Autorité autonome. Ceux-là mêmes qui réussissent brillamment à pacifier Gaza. Et qui, au train où ça traîne, vont réaliser le tour de force d’en parachever le clonage avec Nahr el-Bared.
Et puis bientôt coucou ! Le camp de Aïn el-Héloué où d’autres allumés sont en train d’huiler leur moulin à prières en affûtant leurs couteaux. Ceux-là aussi ont été biberonnés à la même morale : ils kidnappent, torturent, égorgent, mais fument Dieu directement et sans filtre. Là encore, on comptera les obus et on papotera pour leur trouver une « issue honorable ».
C’est fou comme les assassins de nos contrées ont de l’amour propre.

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